Alexandre était depuis la veille roi.
Or il avait eu nouvelle de l’effroi
Où son père mort laissait son héritage –
Un bien grand royaume usé par le partage.
Aussitôt la mort de Philippe connue,
Et comme soudain de fierté souvenue,
Thèbes ébranlait le joug macédonien,
Entraînant ainsi l’élan des athéniens.
Aussi Alexandre assembla son armé.
De sa force ayant cette image formée,
Il la conduisit sous les antiques murs
Contre quoi l’écho d’un rebelle murmure
Enflait pour changer en la haute rumeur
Qui ne s’affaiblit que lorsqu’un tyran meurs.
Ainsi s’amassa la foule des guerriers
Au devoir d’abattre en grands coups meurtriers.
Ils portaient sur eux la cuirasse, le casque
Et l’airain tranchant qui brillait sous la vasque
Inversée du ciel.
Venu de la cité
Un héraut parla, d'Alexandre écouté :
« Homme, qui es-tu ? Et que viens-tu chercher
Près des Béotiens qui vaille de marcher
Avec tant de gens ? Réponds, qui que tu sois. »
Alexandre dit : « Tu méconnais un roi,
Tel augure est fatal. Rapporte à tes chefs :
‘Alexandre arrive et compte pour très brefs
Les jours de la ville avant que ne la prenne
Un sort horrifiant même à lui qui l’amène,
Et jamais Thébain ne pourra reposer
Son âme meurtrie. Mais il veut proposer
Pour votre salut un marché régulier :
Sans délai livrez au séjour séculier
Ces traîtres au roi, Prothytès et Phœnix,
Ensemble comme ombre et clarté sur l’onyx.
Thèbes rachetée verra son indulgence ;
Autrement, Thébains, mourez dans l’indigence.’ »
Il dit. Le héraut revint donc sur ses pas,
Arpenta la rue, pénétra l’agora
Où les citoyens, de doutes accablés,
Pour délibérer se trouvaient assemblés.
Enfin il parla au-devant de la foule :
« A quoi bon un mot quand l’horreur le refoule ?
Artisans, guerriers, entendez ce que dit
L’étranger venu tels les pillards maudits
Assaillant la côte aux creux de noires nefs :
‘Alexandre arrive et compte pour très brefs
Les jours de la ville avant que ne la prenne
Un sort horrifiant même à lui qui l’amène,
Et jamais Thébain ne pourra reposer
Son âme meurtrie.’ Pourtant, si vous osez,
Mes estimés pairs, donner pour prisonniers
Prothytès, Phœnix, ces deux chefs contrariés,
S’ils veulent pour tous laisser leur liberté,
Ce roi nous assure et paix et sûreté. »
Il dit. Amyntas, n’attendant pas que croisse
En la foule inquiète un murmure d’angoisse,
Alentour déclare : « Alexandre a parlé.
En un mot la crainte à l’espoir s’est mêlé :
C’est pour notre orgueil un grand coup qui le dompte,
Et pour le pays une solution prompte.
Oui, c'est effrayant mais béni : le salut
emprunte parfois des voies inattendues
A vous qui vouliez l’unité des Argiens
Afin d’opposer leur puissance à qui vient
Des Etats voisins, assembler aujourd’hui
Nos peuples devient la tâche de celui
Qui seul sait rêver l'unité achevée
De monde. N'a-t-il, dans l'agora levé,
Déjà démontré par son habileté,
Sa force, son coeur et sa fidélité
Que chacun peut être, en étant né ailleurs
Qu’au pays d'Argos, des Argiens le meilleurs ?
Frères, vous pouvez vous aussi le comprendre.
Allons négocier, rendez-vous sans attendre. »
Et Prothytès dit : « Je ne sais que penser,
Es-tu trop naïf ou es-tu trop rusé ?
Nous aimerions croire en ta belle parole.
Elle sonne juste et pourtant n’est qu’alcool
Auquel engourdir les meilleurs jugements.
Nous soutiendrions ces desseins seulement
Sils n’assumaient point, pour précéder l’action,
D’oracles mortels la mortelle diction. »
A son tour Phœnix, des guerriers le plus vieux,
Parla : « D’un tel sort, qui pourrait être envieux,
Amyntas ? Donner à des Macédoniens
Le droit de régner en place des Argiens
Sur leur propre terre ? Et pour que s’accomplisse
Un plan si fautif, vouloir mon sacrifice
Et celui, cruel, de Prothytès en sus ?
Jeune fou, tais-toi. N’en demande pas plus.
Prétendre parler au profit de chacun
Pour ainsi salir le nom de bien commun !
Tu pèses des mots séduisants, cependant
Tous savent ton tort : il est trop évident.
Tu veux te garder et pour ce veux nous vendre.
Or saches ceci : nul ne pourra nous prendre
Avant que la terre en cette aire sacrée
Ne soit de ton sang aussitôt colorée.
Mais plutôt sois prêt à partir pour la guerre :
Aie l’honneur, au moins, de défendre ta terre. »
A ces rudes mots, Amyntas répondit :
« Nul mal ne m'est fait quand de moi l’on médit.
Thèbes pour vous seuls sans but s’est révoltée ;
Seuls consommez donc la peine récoltée. »
Des voix s’élevaient tels de petits îlots
Que l’absent avis entourait de ses flots.
Et c’est Amyntas qu’ainsi l’on approuvait.
Or à ce conseil masculin arrivait,
En la compagnie de suivantes âgées
Qui parlaient tout haut des peines présagées
Et des maux passés, l’âpre Timocléia.
Debout devant tous se tint-elle et cria :
« Thèbes mollit-elle, à se tenir inerte
Alors que les chiens travaillent à sa perte ?
Avez-vous vraiment jugé avantageux
De livrer les murs qu'ont bâtis nos aïeux ?
J’entends mon époux couché sous la poussière :
Il gémit, honteux, loin de toute prière.
Et j’entends trembler et gémir par milliers
Nos ancêtres hors des linceuls déployés.
Ne s’échoueraient donc mille générations
Qu’afin de former si laide déception ?
N’éprouveriez-vous un effroi sans pareil
S’il se produisait qu’une future oreille
Entendait conter la chute sans honneur
De notre cité, pour non plus que la peur
D’avoir dû risquer devant l’armée adverse
Un peu du confort dont l’indolence berce ?
A cette pensée, moi-même je frémis ;
Je redoute plus un fils qu’un ennemi
Et mes sœurs n’ont pas au cœur une autre crainte.
Allons ! Défendons, sauvons la noble empreinte
A laquelle tous sur Terre connaîtront
Ceux-là des Thébains qui le mériteront.
Pour ce je vous dis : Thèbes, prépare-toi !
Aux armes enfin vas défaire un faux roi ! »
Et l’on applaudit une telle parole
Et Phœnix gravit des remparts la corolle,
En armes vêtu, pour toiser l’adversaire.
Aux Macédoniens assemblés sur la Terre,
Il dit : « Vous ici venus chercher la mort,
Acceptez-la donc sans souffrir de remords.
Ne redoutez pas que mon armée recule :
Il ne fuit, celui que son honneur accule. »
Ainsi parlait-il, son âme encouragée.
Alentour la terre était-elle ombragée
Par un chêne jeune, alors, bien que robuste,
Alexandre avait plus solide le buste
Et l’esprit monté sur un ciel sans pareil ;
Ses membres à lui n’étaient pas en sommeil.
Alors il quitta son assise royale
Et couvrant son chef, monta sur Bucéphale –
Un animal digne entre tous les chevaux
Qui en Thessalie couraient de riches vaux.
Un vieux condamné sut acheter sa grâce
En lui fabriquant son casque et sa cuirasse.
Il portait aussi la soie brodée, pillée
Chez un peuple artiste et conquis par le fer
D'une épée forgée par les plus appréciés
Talents corrompus dans les feux de la guerre.
Ainsi parla-t-il à ses hommes nombreux :
« Nous devrons frapper des nôtres vils et preux.
Qu’il en soit ainsi ; ces fous l’ont décidé.
Je n’aurai le front par les années ridé ;
Je serai marqué des fratricides coups
Que chacun pour moi donnerez à ce coût.
Votre bras, si même il frappait la chair sienne,
Angoisse ou pitié, que rien ne le retienne ! »
Il dit. Les Thébains sortirent de la ville,
Avançant en ordre, au nombre de dix mille.
Arrivait Phœnix au premier de leurs rangs
Avec Prothytès. Ils étaient les plus grands
D’entre les Thébains mais aussi les plus forts,
Ceux-là qui prenaient amende de tous torts
Dont était frappée la cité renommée ;
Aussi menaient-ils cette puissante armée.
Aux côtés du roi, portés par leurs coursiers,
Vont Héphaïstion et Cratère ; leur sied,
Toujours méritants et jamais ne faillant,
Cet honneur d’aller avec le plus vaillant.
Soudain les armées que le destin entraîne
Avec grand fracas se heurtent dans la plaine.
Au bruit de l’airain sur le cuir et les chairs
Répondent des cris ; le sang charge les airs,
Mêlé de poussière ainsi que de sueur.
Il voit de la vie une ultime lueur,
L’homme quand il choit, s’effondre sur la terre
Alors qui remplit sa bouche et le fait taire ;
Aussitôt son corps se détend, immobile,
Insensible enfin sous le sabot hostile.
Au milieu du jour les guerriers s’affrontaient,
Frappant de grands coups auxquels ils ripostaient.
Furieux entre tous, Cratère s’avançait,
Trempant dans le sang l’épée qu’il balançait
De tous les côtés, à chaque coup tuant,
Sa lance brisée, corps à corps se ruant.
Venait Prothytès, un vent impétueux
Sur un océan d’hommes tumultueux ;
De sa large lame il brassait les marées,
Si bien qu’il tuait par la peur inspirée.
Cratère le voit frapper et jeter bas.
Fendant au galop la mêlée des combats,
Il crie : « Cesse donc ton ouvrage de mort
Et viens affronter des hommes le plus fort ! »
Et Prothytès dit : « Au pire des guerriers
La meilleure mort, puisque tu l’as prié ! »
Prothytès s'élance ; il frappe alors qu’il fond,
A manqué son but ; l’ennemi lui répond,
qui lui porte un coup, fait éclater son casque,
Entame son os, lui mutile le masque.
Ainsi Prothytès mourut-il en ce jour.
Devant les Thébains survenant à son tour
Phœnix vit quel mal ce Cratère avait fait.
« Par moi, cria-t-il, chien, tu seras défait ! »
Et pleurant le sort de son plus cher ami
Au galop chargea ce terrible ennemi.
Cratère brandit son épée le premier ;
Son coup se perdit sur l’épais bouclier
Dont habilement Phœnix gardait sa chair.
Celui-ci frappa d’un fulgurant revers,
Sa lame fendit la cuirasse d’airain
Et tailla la chair juste au-dessus du rein.
Il levait alors son épée pour porter
Un ultime coup quand il fut arrêté ;
Car Héphaïstion le charge et désarçonne
Et lui même tombe ; ils n’auront de personne
Un secours ; debout, Phœnix vient – nulle trêve –
Or Héphaïstion le voyant se relève ;
Il frappe Phœnix d’un coup porté au ventre
Et la lance aiguë dans le bouclier entre,
En le traversant vient percer la cuirasse ;
Encore un à-coup et la chair se crevasse.
Avec ses humeurs de Phœnix fuit la vie ;
Ainsi lui fut-elle en ce combat ravie.
Déjà le vainqueur vient aider son allié
Chu de selle, encore à grand-peine éveillé.
Gardés des Thébains par d’aguerris soldats,
Ils fuient tous les traits, échappent aux combats
Et gagnent ainsi cette tente accueillante
Où le guérisseur fait taire la béante
Et prodigue plaie. Cratère ouvre la bouche,
Il se dresse et dit, étendu sur sa couche :
« Ainsi voici l’heure, ou du moins je le crois,
Si de cette plaie je ne suis plus la proie,
Où je te devrais de m’avoir de la terre
Enlevé sans honte. Or d’amitié sincère
Entre nous ne fut et jamais ne sera,
Quelque soit le fait qui nous rassemblera.
Quelle en est, déjà, la raison ? A quoi due
Par la haine as-tu, ou ai-je répondu ?
J’aimerais pouvoir t’offrir mon amitié ;
Je ne peux qu’ôter de ma haine moitié. »
Et Héphaïstion : « C’est déjà, sois en sûr,
Un faveur vraie. Repose ta blessure.
Aujourd’hui en tous mes opposants battus,
Pour moitié la gloire à toi sera rendue. »
Il dit et s’en fut, recherchant le Thébain
Pour qui arrivait le trépas sans dessein.
Or l’ensemble armé des rangs Macédoniens
Franchissait les murs comme s’ils étaient siens.
Eux couvraient de sang les murs et les paliers,
Fracassaient les os, gardaient les leurs entiers,
Tranchant de l’airain, frappant du bouclier,
Et nul n’eut contré si terrible métier.
Pour sauver ses gens, en vain l’on ralentit
De son propre corps les chevaux ennemis.
On fuit, on espère atteindre entre les sept
Qui percent la ville une porte où, défaite,
Une adverse épée n’aura pas pénétré,
Où soustraire aux fers ses enfants apeurés ;
Les sabots foulaient cervelles répandues,
Chairs ensanglantées et mâchoires fendues ;
Stérile la terre où tombèrent les pleurs
Car ces âcres flots auront flétri les fleurs.
Ainsi Thèbes fut en une heure réduite,
Et nul n’empêchait qu’elle ne fût détruite,
Enfant qu’en ce jour la chance abandonna.
Du haut de sa selle, Alexandre ordonna :
« Plus nul désormais ne s’oppose à mon règne ;
Allons, détruisons Thèbes, que l’on me craigne ;
Aux fers les vivants et le feu pour les morts. »
Il dit. Mais alors lui parvint ce rapport
Qu’un lieutenant fit, menant une captive :
« Alexandre, vois : à présent inactive,
Elle est, cette dame, aux dires des Thébains,
Celle-là pour qui le sang rougit les bains
De la ville ; elle est Timocléia que toi
Tu devras juger dûment selon la loi. »
Voyant cette femme à l’allure si fière,
Alexandre dit : « Réponds-moi, prisonnière,
As-tu quelque mot qui dise sûrement
Comment te juger, te punir justement ? »
Et Timocléia lui fit cette réponse :
« En roi tu voudrais qu’un fait cruel t’annonce ;
Il n’est à mes yeux qu’un fait cruel de plus :
Quatre années plus tôt, mon mari fut élu
Par tous pour mener les Argiens à la guerre,
Aller au-devant de Philippe ton père.
Athéniens, Thébains, rassemblés par l’urgence,
Avaient résolu d’arrêter son engeance :
Ils s’étaient unis pour la voir détrônée,
Marchèrent ensemble et c’est à Chéronée
Que se firent face Argiens et conquérants.
Toi-même, étranger, tu marchais dans leurs rangs.
Ma peine, les tiens en mon cœur l’ont gravée
Lors de ce combat et de haine aggravée :
Philippe tua Théagénès, l’époux
Qu’aujourd’hui je pleure avec ces yeux jaloux ;
Jaloux de te voir, entre tous si glorieux,
Obtenir ma terre en un acte furieux
Tel jadis Philippe exigeant qu’en sa paume
A grands coups sanglants l’on remît le royaume.
Il faut que mon peuple à présent me haïsse.
Il n’est pas de vie que le malheur n’emplisse ;
Eh bien ! de ces maux, un peu plus font mon lot.
S’il me faut subir les suites du complot,
Saches que, dressée contre ta royauté,
Je désirais rendre à Thèbes sa fierté. »
« Ton orgueil, répond le roi, me démunit.
Va, Timocléia, il t’a déjà punie. »
En rien ravisée, cette dame n’implore ;
Elle reste droite, à ce roi dit encore :
« Etranger, vois donc : cet homme prévenu
Par des fers glacés se trouve détenu
Contre toute loi. Il a réputation
D’avoir soutenu ta première ambition,
Ton dernier succès, et toujours t’es loyal. »
Où le tyran dit sous un jour plus cordial :
« Pour la trahison quelle autre récompense ?
Homme, la crois-tu profitable dépense ?
Apprends-moi ton nom, raconte-moi pourquoi
Je te pris tantôt à marcher contre moi. »
De l’homme il reçut cette réplique sure :
« Amyntas est lui que ta noble stature
Ecrase. Il est vrai, tout haut j’ai protesté
Contre qui voulait risquer de t’irriter.
Mais un faux conseil, hélas, nous a trompé
Sur lequel la guerre aussitôt a frappé.
Je restais assis là où Thèbes courait,
Demeurais pensif lorsque Thèbes mourait.
Or Timocléia, toujours en l’agora,
Pleurait la cité que le monde adora.
‘Traître ! me dit-elle. Indigne âme perdue !
Tu restes assis quand la tâche est ardue !
Où donc, Amyntas, est tombé ton orgueil ?
N’aperçois-tu pas l’ennemi sur le seuil ?
Qui de tes prochains n’est pas allé combattre
Ou n’est menacé ? L’ennemi veut abattre
Et murs et piliers, détruire ta cité,
L’arracher du sol et l’y précipiter.
Permets-tu que coule autant de sang Thébain
Ou n’as-tu pour lui jamais eu que dédain ?’
‘Tu es redoutable, âpre Timocléia,
Dis-je, car jamais de ceux que tu prias
Nul n’eut ignoré ta voix empoisonnée.’
Et je vins fouler la jeunesse fanée.
J’avais oublié tout de ma volonté
Et je combattis comme un traître éhonté.
Pourtant quand je vis le puissant Alexandre
Effrayant de force, alors je dus me rendre.
Ainsi je me trouve à genoux devant toi,
Humble et malheureux, bientôt privé d’un toit :
A présent tu veux effacer de la Terre,
A jamais perdue, ma cité millénaire !
Aie pitié, mon roi, de Thèbes l’incertaine !
Elle t’es soumise et redoute sa peine. »
Alexandre dit : « D’une parole juste,
Ainsi que par l’art un bijoutier incruste
En l’or des joyaux, tu perças ma conscience,
Et je veux t’offrir un gage de clémence :
Accepte en présent un domaine excellent,
Autant de chevaux et de bœufs aux pieds lents
Qu’il peut en nourrir, des vignes et du blé ;
Oui, de tout cela ton cœur sera comblé. »
Amyntas osa : « Tu ne rendras ma vie
Sans gracier aussi mes parents et amis. »
« Point. J’humilierai sous un terrible aspect
Ceux-là qui tantôt me déniaient le respect.
Pour aucun obstacle et devant nulle crise
On n’arrêtera mon unique entreprise
Et la cause en est qu’il me faut honorer
Par tous les moyens un ancêtre admiré,
A force d’exploits lui qui marqua l’Histoire
Et qu’une épopée de façon méritoire
Illustre en premier entre tous nos héros ;
C’est lui qu’il me faut surpasser au plus tôt.
Ne m’empêcheront ni pardon ni rançons
Et m’est bien égal le jour dont les chansons
Illumineront mes maudites actions
Tant que m’est permis un pas en direction
De l’unique but vers lequel tout doit tendre,
Auquel le destin nous conduit sans attendre,
A quoi les hasards déjà sont agencés ;
Tout autre désir est un vœu d’insensé. »
© Cédric Logue-Martin, 2021.